Si vous vous intéressez au vin et plus particulièrement à la viticulture, vous avez déjà entendu ces quatre termes : vins bios, naturels, biodynamiques et raisonnés. Elles ont toutes un point commun : l’aspiration à une culture et une vinification plus naturelle. Mais comment les différencier ?
Les vins biologiques
L’appellation “vin biologique” n’existe que depuis 2012. En effet, avant 2012, seule la viticulture était contrôlée : on considérait donc que les raisins étaient issus de l’agriculture biologique. Depuis, c’est le processus complet qui est inspecté, de la culture à la mise en bouteille. Deux labels certifient cette appellation : le label bio et le label nature et progrès.
Cette démarche préserve au maximum l’équilibre biologique de la nature, sans ajouter aucun traitement synthétique ou d’insecticide aux vignes. Cette technique privilégie également le désherbage manuel.
Le cahier des charges suivi par les viticulteurs bios impose des taux de soufre beaucoup plus faibles qu’en viticulture conventionnelle. Certains producteurs l’ont même totalement banni, mais ce n’est pas sans danger. Un vin non traité encourt des risques comme un vieillissement précoce ou une instabilité le rendant inapte au transport.
Le vin bio plaît de plus en plus aux Français, c’est pourquoi de nombreux vignerons passent le cap de l’agriculture biologique. Désormais, on trouve facilement des vins rouges bio et des vins blancs bio, notamment lors des salons Aux Vignobles !
Les vins biodynamiques
Cette méthode de vinification va plus loin que la viticulture biologique : elle reprend les bases de l’agriculture biologique, avec une démarche “spirituelle”.
La biodynamie en vin prend en compte la synergie entre les cycles lunaires, la terre, les hommes, les animaux et les végétaux. L’objectif est de créer un système autonome en favorisant les échanges entre la terre et la vigne. C’est le philosophe Rudolf Steiner qui est à l’origine de cette démarche.
En quelques mots, le vin biodynamique est par définition un vin élaboré d’après l’agriculture biodynamique et le calendrier lunaire.
La viticulture biodynamique autorise seulement le collage du vin, la filtration, les levures industrielles, la chaptalisation et l’utilisation du soufre, à des doses plus restreintes que pour le vin biologique. Deux labels certifient la biodynamie : le label de vin biodynamique Demeter et le label Biodyvin.
Les vins naturels
L’appellation vin naturel ou vin nature n’existe pas officiellement. En fait, elle combine les deux méthodes, biologiques et biodynamiques, afin d’utiliser les techniques de viticulture les plus naturelles possibles.
Lorsqu’on parle de vin sans sulfites ajoutés, on parle généralement de vin naturel. En effet, les vignerons partisans des vins natures sont les seuls à n’ajouter aucun intrant dans leurs vins, hors circonstances exceptionnelles.
L’Association des Vins Naturels regroupe une cinquantaine de vignerons, qui respectent un cahier des charges très spécifique. Par exemple :
- aucun intrant à part un peu de soufre,
- une culture bio ou biodynamique à la vigne,
- des vendanges manuelles,
- aucune technique “brutale”
- utilisation de levures indigènes (naturellement présentes sur le raisin).
Certains vignerons vont même jusqu’à supprimer tous les intrants et les sulfites. Pour ces vignerons, on parle de vins S.A.I.N.S : sans aucun intrants ni sulfites.
Les vins naturels sans sulfites sont plébiscités par les consommateurs qui ont tendance à avoir des migraines, car le dioxyde de soufre peut causer des maux de tête. Une bonne raison de tester ce type de vin !
Les vins raisonnés
La viticulture raisonnée est la démarche la moins contraignante. L’idée est d’utiliser le moins de produits chimiques possibles, en ne traitant la vigne que si cela s’avère nécessaire.
Cette démarche a été reconnue par un décret officiel en 2002, sanctionnée par le label Terra Vitis reconnu par le ministère de l’Agriculture.
Les vignerons adeptes de la culture raisonnée du vin ont une démarche biologique, tout en s’autorisant à intervenir sur leurs vignes en cas de besoin. L’agriculture raisonnée ne contraint pas les vignerons, il s’agit d’un engagement à être “raisonnable”.
Démarrez l’expérience aux vignobles