Françoise Descoubet est exploitante agricole à la tête de La Ferme Descoubet, située dans le Gers à Saint-Mont, un petit village connu notamment pour ses vins en AOC Saint-Mont. Lorsqu’elle parle de son territoire, Françoise en parle avec passion et sans modération !
“Nous sommes des gersois purs et durs ! Notre ferme est un héritage familial transmis depuis 1800 comme en attestent des papiers d’époque signés par le roi Louis-Philippe. Nous portons vraiment une région et une tradition qu’on transmet de génération en génération. Mon fils travaille aujourd’hui dans l’exploitation avec ma belle-fille et j’espère que mes petits-enfants nous rejoindront aussi.”
Ouverte toute l’année, la Ferme Descoubet se spécialise dans la vente de spécialités du Sud-Ouest : foie gras, cochon noir, produits cuisinés, salaisons… Elle met un point d’honneur à rester dans de la vente de proximité, et à mettre en avant les valeurs d’authenticité et de partage.
“Ce que nous faisons, ce n’est rien d’autre que ce que faisaient historiquement les familles qui vivaient dans le Sud-Ouest ! Souvent, il y avait 5 générations qui vivaient sous le même toit et qui partageaient tout ensemble. La région est très excentrée, mais ici, il y a tout ce qu’il faut pour vivre ! La région a aussi souvent accueilli des réfugiés lors des conflits, c’est ici que venaient les personnes du Nord ou de Paris. Le gersois est très accueillant, il partage facilement parce qu’il a de quoi partager. Nous portons ces traditions aujourd’hui par le biais de la commercialisation de nos conserves, mais ça ne représente qu’un dixième de ce que l’on peut préparer pour le Sud-Ouest pour nourrir ses tables. Il faut venir nous voir sur place !”
Le salon Aux Vignobles, une opportunité pour mettre en lumière les petits producteurs
Pour Françoise Descoubet, le salon Aux Vignobles permet de mettre en lumière des “petits producteurs qui ont de vrais trésors et qui ne seraient pas connus autrement”. Elle travaille depuis une vingtaine d’années avec GL events pour faire connaître ses produits en dehors de la région et a pu constater un véritable succès dès les débuts.
Pour elle, les salons ne sont pas uniquement un moyen de se faire connaître, mais aussi de “gagner de l’argent pour faire perdurer un savoir-faire”. Il s’agit également d’avoir les moyens de se mettre en conformité avec la législation, car il y a régulièrement de nouveaux aménagements à mettre en place. Elle est aujourd’hui présente sur de nombreux salons Aux Vignobles : Chartres, Saint Brieuc, Rennes, Brest, Nantes, Angers, Mans, Cherbourg…
En plus des salons, la Ferme Descoubet participe aussi à de nombreuses portes ouvertes chez des viticulteurs, et développe sa boutique avec l’envoi de colis dans toute la France.
“Toutes les régions ont leur spécialité, c’est une richesse qu’il faut préserver”
Pour elle, il est important de valoriser les petits producteurs authentiques qui ont beaucoup souffert de la grippe aviaire et qui souhaitent préserver un véritable savoir-faire.
“Au début, je participais à l’ensemble des salons Aux Vignobles, mais nous avons été très impactés par la grippe aviaire. Pendant deux ans et demi, nous n’avons pas pu assurer la production et nous avons pris la décision de réduire de moitié le nombre de salons auxquels nous participions. Il y a certains producteurs qui résistent, mais ce sont souvent ceux qui se fournissent dans les pays de l’Est pour transformer le produit chez eux et se revendiquer “du Sud-Ouest”.
Heureusement, le palais du consommateur sait faire la différence ! Nous revendiquons une véritable authenticité, nous sommes producteurs de canard, d’oie, mais aussi de cochon noir, un cochon originaire du Sud-Ouest. Le but c’est que le consommateur se régale. Il faut manger moins, mais manger mieux.
Je ne veux pas être comparée à de gros industriels, car le travail n’a rien à voir. Moi, je peux parler de toute la vie des animaux que nous cuisinons. Il faut savoir qu’à l’origine, le foie gras n’était pas le but du gavage, on le mangeait dans les champs lorsqu’on avait pas le temps de cuisiner. La graisse nous permettait de conserver la viande pendant les mois d’hiver, il fallait de la nourriture pour toute la famille. C’est dans le contexte de guerre que le passage de nombreux réfugiés ont permis de révéler tout le potentiel du foie gras. Nous sommes dans une région dans laquelle il n’y avait pas de beurre ou d’huile d’olive. Le foie gras a été créé pour répondre à ce besoin, mais on ne gavera jamais un animal qui n’est pas prédestiné génétiquement à de l’engraissement. ”
Pour elle, pas question de basculer vers la production à haute échelle ! Elle a à cœur de garder une entreprise à taille humaine et apprécie d’avoir une clientèle fidèle qui revient d’année en année lors des salons. Elle explique avec fierté :
“Nous avons du succès sur les salons, nous sommes parfois même à court, car nous ne faisons pas de très grosses quantités ! En 17 ans, j’ai vu des petits dans les poussettes qui sont devenus mes clients. Pour moi, c’est ça la plus belle des récompenses, et ça se gagne par le biais de l’échange et de l’authenticité. Dans le Gers, nous avons un vrai tissu familial que l’on veut faire ressortir dans nos produits. Nos petits-enfants cuisinent avec nous et ont l’héritage de ces traditions.
Lorsque je faisais chambre et table d’hôtes, nous avons reçu un journaliste du New York Times venu incognito qui nous a consacré un article très élogieux en disant de nous “Si un jour je dois déposer des valises définitivement, c’est bien à la Ferme Descoubet où j’ai vécu quelque chose d’exceptionnel”. Nous avons eu beaucoup d’appels de grands cuisiniers suite à cet article, et c’est un vrai honneur d’avoir pu échanger avec des personnes aussi reconnues.”