Qu’est-ce que l’Armagnac ?

Alors que vous vous servez un verre d’Armagnac, vous vous demandez d’où vient cette eau de vie si particulière ? L’Armagnac est la plus ancienne eau de vie française, richesse de notre patrimoine. Découvrez tous les secrets autour de l’Armagnac.

L’Armagnac, c’est quoi ?

Voici une définition simple de ce qu’est l’Armagnac : c’est une eau de vie de vin blanc, distillée dans un alambic de type armagnacais et vieillie en fût de chêne français pour une durée d’un an minimum. L’Armagnac est la plus ancienne eau de vie française ! Comme le vin, l’Armagnac évolue dans le temps et exprime les caractéristiques d’une année. Les éléments organiques, végétaux et minéraux persistent dans l’eau de vie pour lui conférer des arômes subtils. Au contraire, les spiritueux comme le gin, le cognac ou la vodka voient leurs éléments organiques brûlés par la distillation.

Où se situe la région viticole d’Armagnac ?

L’Armagnac, ce n’est pas qu’une eau de vie : c’est avant tout une région située entre les Landes, le Lot et Garonne et le Gers. Autrefois, on l’appelait comté d’Armagnac. D’autres vins sont produits dans cette région : l’appellation IGP Côtes de Gascogne et la liqueur AOP Floc de Gascogne.

Qui a créé l’Armagnac ?

Les premières eaux de vie sont créées en Armagnac dès le 14ème siècle, d’abord sous le nom d’Aygue ardente. Elle est utilisée comme médicament dans les monastères, du fait de ses vertus médicinales. La première trace de cette eau de vie provient du livre “Pour garder la santé et rester en bonne forme” de Maître Vital Dufour, prieur d’Eauze et de Saint Mont. C’est au 15ème siècle que l’eau de vie commence à être considérée comme une boisson. L’Armagnac devient un produit courant dans la région, puis en Hollande. Les Hollandais achètent de grandes quantités d’Armagnac pour fournir les pays du Nord de l’Europe. Au 18ème siècle, on commence à conserver l’eau de vie dans des fûts en bois : les bienfaits du vieillissement de l’Armagnac sont découverts ! Le brevet de l’alambic armagnacais est déposé en 1818 par Jacques Tuillière, un poêlier d’Auch. C’est un alambic en cuivre, à colonnes et à distillation continue. Il permet de conserver plus d’éléments organiques du vin qu’un alambic à double chauffe. Enfin, les producteurs d’Armagnac décident de s’organiser. Ils délimitent la zone de production des eaux de vie d’Armagnac et ses 3 régions avec le décret du 25 mai 1909. Le décret du 6 août 1936 définit l’AOC Armagnac et ses conditions d’élaboration.

Comment est fait l’Armagnac ?

L’Armagnac bénéficie de 3 appellations régionales : le Bas Armagnac, le Haut Armagnac et le Ténarèze. Le Bas Armagnac est situé dans les Landes et dans le Gers. Les eaux de vie sont légères et fruitées. Le Haut Armagnac se situe dans le nord-est et le sud du Gers. Les Armagnac de cette appellation se dégustent jeunes. Enfin, le Ténarèze est situé dans le Lot-et-Garonne et le Gers. Les eaux de vie nécessitent un long passage en fût de chêne. Seuls 10 cépages peuvent entrer dans la composition de l’Armagnac : l’Ugni blanc, la Folle Blanche, le Colombard, le Baco, le Jurançon blanc, la Blanquette grise, le Mauzac, la Clairette de Gascogne, le Plant de Graisse et le Meslier-Saint-François. Ils sont d’abord vinifiés de façon traditionnelle avant d’assembler les vins et de les distiller. Cet assemblage permet de créer l’Armagnac. La fabrication de l’Armagnac se fait en plusieurs étapes. La distillation commence en hiver et s’achève le 31 mars au plus tard. Depuis 1972, deux méthodes de distillation sont acceptées : la distillation armagnacaise en continu ou la double distillation charentaise. Ensuite, l’élevage de l’Armagnac se réalise en fût de chêne français. Chaque fût contient 400 à 420 litres. Un an de vieillissement minimum est requis pour bénéficier de l’appellation Armagnac. Au terme du vieillissement, les eaux de vie sont entreposées dans des Dames Jeanne pour interrompre la maturation. L’assemblage est fait entre des eaux de vie de domaines, d’âges, de crus et de distillations différents. C’est la pratique la plus répandue. Mais il existe aussi des Armagnac millésimés.

Armagnac, lequel choisir ?

Alors, quel est le meilleur Armagnac ? Tout dépend de vos goûts ! On recense des Armagnacs de différents âges. Les producteurs se réfèrent à un compte d’âge dont la date anniversaire est fixée au 1er avril.

On peut séparer les Armagnacs en 2 catégories : les blend et les millésimes. Les blend sont des eaux de vie classées en fonction de leur âge, comme on l’a vu dans le tableau ci-dessus. Les millésimes sont issus d’une distillation d’une seule année et d’une seule récolte. L’année notée sur une bouteille d’Armagnac millésimée est celle de la récolte du vin et pas de la distillation. La date de mise en bouteille est généralement indiquée car la durée du vieillissement est l’information la plus importante pour bien choisir son Armagnac.

Comment conserver l’Armagnac ?

Une fois en bouteille, l’Armagnac ne vieillit plus, il n’y a donc pas de risques qu’il s’altère avec le temps. Veillez à conserver le flacon debout : l’alcool ne doit pas atteindre le bouchon.

Comment déguster l’Armagnac ?

Nous vous recommandons de servir votre Armagnac dans un verre galbé ou un verre tulipe. Ne versez que 2 à 3 cl d’eau de vie et faites-la tourner dans le verre. Avant de le goûter, sentez ses arômes. Ils varient selon l’âge et la qualité des Armagnacs. On peut retrouver des arômes fruités (raisin, prune, coing, pruneau, orange…), des arômes floraux (miel, tilleul, fleur de vigne), des arômes boisés (grillé, vanillé, épicé), ou du rancio (noix et noisettes). Une fois en bouche, l’Armagnac est d’abord souple puis onctueux et puissant. Saviez-vous que vous pouvez faire des cocktails d’Armagnac ? Hé oui, les Armagnacs jeunes font des merveilles avec de l’eau gazeuse, du tonic ou d’autres préparations comme du jus de citron, du jus d’orange ou de la grenadine.